vendredi 19 mars 2010

Le gars du resto libanais en bas de chez moi

Tout à l´heure j´ai croisé le patron du resto libanais en bas de chez moi qui m´a annoncé qu´il cherchait un emplacement plus central que l´actuel, et qu´il ne trouvait en centre ville que de petites surfaces qui le mettraient dans l´obligation de se séparer de son équipe et de travailler seul.
Et voila qu´il me confie aussi qu´à bientôt 50 ans, il ne se sent plus la force ni le courage de travailler seul.

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Soudainement je réalise que premièrement je ne connais pas beaucoup de séniors, et que deuxièmement, le peu que je connaisse, je ne les vois pour ainsi dire jamais.
Toutefois, parmi les séniors que je connais et qui sont chers à mon coeur, il y a d´abord ma mère. Oui, mais ma mère vit à Paris donc quand on se voit une heure par ci, une heure par là deux fois par an, on n´aborde ni le sujet de la pré-menopause, ni celui des pattes d´oie et encore moins celui de la retraite. Non. Ma mère est jeune, active, resplendissante et pleine de vie.
Puis il y a mon oncle. Mon tonton chéri que j´aime le plus au monde et qui, s´il était amené à disparaitre (oui, au conditionnel, ne vous en deplaise), m´entrainerait malgré lui dans sa tombe. Je crains ce jour comme la mort mais là on s´éloigne du sujet. Quoique. Bref, mon tonton vit au Liban et quand on se parle au téléphone ou qu´on se voit une fois tous les deux-trois ans, on n´aborde pas non plus de sujets comme l´arthrite ou les pertes de mémoire. Quenenni, il y a bien d´autres sujets plus passionnants.

D´autres séniors, je ne connais réellement. Les rares séniors que j´ai eu l´occasion de fréquenter étaient des amis de mes parents, et sont morts les uns après les autres. C´est d´ailleurs triste à dire, mais grâce à eux j´ai pu vérifier les statistiques qui disent que la durée de vie des hommes est inférieure à celle des femmes. Papy, Tony, Robert, Maurice, si vous me lisez, je vous aime, vous embrasse et vous me manquez.

Dans mon entourage il n´y a pratiquement finalement que des jeunes. Des jeunes plein de vie et en bonne santé. Des jeunes de mon âge, des jeunes plus vieux, et des jeunes plus jeunes.
Justement, ceux là, je les déteste. Ces petits conards imberbes au fessier en acier et aux abdos apparents, et ces petites salopes au décolleté lisse et aux seins qui pointent indécemment.
Parce que moi aussi mes seins ont, jadis, tenu le haut de mon bikini, et non l´inverse. Parce que moi aussi, jadis, je pouvais boire jusqu´à plus soif, dormir une heure et me sentir en pleine forme le lendemain au boulot. Certains jours je pouvais même etre efficace! Et parce que moi aussi, jadis, je pouvais mourir d´aimer et tomber amoureuse innocemment d´un conard, pour toujours et pour la vie. Enfin, ces p´tits jeunes, je les déteste surtout parce qu´á leur âge, on pense Oh! combien naivement avoir toute la vie devant soi.
Aujourd´hui je tuerais pour pouvoir avoir cette chance à nouveau de penser, ne serait-ce que le temps d´une journée que la vie m´appartient pour la vie. Que ce ne soit pas vrai, j´ai bien eu le temps de m´en rendre compte. Surtout ces dernières années. Mais que ca se concrétise un jour, ca, je n´y avais jamais pensé.

Mais voilà que récemment, ma mère s´est malencontreusement bloqué le dos suite à un faux mouvement. Et que mon oncle s´est mis á me parler de legers disfonctionnements de sa prostate. Puis là, ce libanais qui me dit qu´il se sent deja trop vieux à 50 ans.

Et moi de me poser la question: combien de temps me reste-t-il?

1 commentaire:

  1. Y'a pas mieux que d'ecrire un blog ma cherie...ca a ete mon seul moyen pour faire mon deuil apres le depart de papa.Je t'embrasse.Elsa

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